DEROULEMENT DU STAGE

L’association TOWARA France m’aura permis de réaliser un projet dans une optique de
poursuite d’études afin d’intégrer le Master 2 Gestion de Projets de Développement en
Afrique, grâce à une mission de 3 mois à Lokossa (Bénin). Ce projet vise à réduire la
fracture numérique dans les zones rurales notamment, entre les pays du Sud et ceux du
Nord.
Pour ce projet, l’association Towara France aura bénéficié d’un don de l’IUFM d’Auvergne,
qui aura donc permis de réaliser une formation dans un CEG (CEG 1 Lokossa) afin de
former les élèves inscrits au PIFPEL (Projet d’initiation et de formation) grâce à 7
ordinateurs.
L’association Towara est présente sur plusieurs volets, et grâce à cette opportunité qui s’est
présentée à elle, elle m’aura permis de développer des connaissances et ainsi de les
appliquer dans un domaine qui m’aura passionné, à savoir celui de l’éducation, à travers le
milieu scolaire.
En effet, je me suis rendu compte à quel point il était important d’être présent à ce niveau,
tant on ressentait jour après jour de la satisfaction dans l’évolution de chaque élève, grâce
aux connaissances qu’ils assimilaient chaque jour.
De plus, les TIC (techniques d’information et de communication) jouent un grand rôle dans la
mondialisation, et sont aujourd’hui essentielles au développement d’un pays.
L’association Towara France n’avait jusque là pas eu l’occasion d’envoyer des élèves pour
un projet similaire, pour une telle durée, et je n’avais moi même, aucune expérience dans le
domaine de l’enseignement, mais avait de solides bases en ce qui concerne l’outil
informatique.
Aujourd’hui, on peut même dire que, dans la majorité des pays du Nord, une grande majorité
des nouvelles générations est née avec l’outil informatique comme outil de travail quotidien,
ce qui facilite donc la familiarisation avec ce nouveau mode de communication.
La tâche qui m’a été confiée n’était pas des moindres, en effet, il allait falloir que je réussisse
seul une mission pour laquelle je n’avais pas forcément les clés au départ.
Mon projet consistait, bien entendu, à former plusieurs élèves du CEG 1 Lokossa, mais il
fallait aussi que je puisse être capable d’avoir un avis, une fois ce projet terminé, afin de
déterminer si celui-ci avait été convaincant, aussi bien pour l’association que pour les
bénéficiaires et donateurs du projet.
En effet, tout au long de celui-ci, je devais me rendre compte de l’implication de toutes les
parties au projet, afin de savoir si il convenait de poursuivre ce partenariat afin de travailler
sur du long terme.
Il est très important de faire un bilan de ce que l’on a vécu pour se rendre compte du réel
impact qu’a eu notre intervention.
En effet, en constatant la motivation de l’établissement, il nous est possible de décider si une
collaboration future est à envisager.
La logique de l’association Towara France consiste à ce que chaque investissement ne soit
pas fait pour rien, et qu’au contraire, on puisse s’apercevoir des changements positifs
provoqués.
La politique de l’association est de pouvoir être efficace, c'est-à-dire, apporter son soutien, et
que celui-ci soit considéré par ceux qui le reçoivent.
Il est tout d’abord important de s’imprégner de la culture du Bénin, afin de mieux cerner
certaines problématiques, afin de mieux affronter certaines réalités.
Il est important de faire prendre conscience aux populations de l’opportunité qui s’offre à
elles, afin que celles-ci soient réellement reconnaissantes, et que d’autres projets puissent
voir le jour par la suite, afin que le développement soit inscrit dans la durée, et non pas par
des actions sporadiques.
C’est pour cette raison qu’il était nécessaire d’impliquer au maximum les bénéficiaires, et
qu’ils nous montrent eux aussi qu’ils l’étaient afin que cette collaboration perdure dans le
temps.
En effet, il aurait été dommage de venir former des élèves pendant 3 mois, pour repartir, et
voir que notre projet n’a pas eu d’impact positif sur l’ensemble de l’établissement.
Malheureusement, aujourd’hui, il nous est difficile d’évaluer l’impact que notre projet aura eu,
étant donné que celui-ci vient de se dérouler, et que nous sommes en plein dans les
vacances scolaires. Il faudra donc attendre la rentrée prochaine, qui verra le jour d’ici peu,
pour s’apercevoir, par d’éventuels échos de nos membres sur place, si le travail effectué
pendant 3 mois aura réellement porté ses fruits.
Il y aura plusieurs aspects à prendre en considération, à savoir, le respect du matériel, le
déroulement des cours, le nombre d’élèves bénéficiaires, l’intérêt de l’outil informatique au
sein du CEG, les nouvelles méthodes employées, ainsi que le respect d’une pratique
assidue dominant sur la partie théorique.
Tous ces points auront pu être analysés durant les 3 mois, mais malheureusement il s’agit
d’un temps assez court pour pouvoir tirer des conclusions objectives.
Néanmoins, il m’aura été possible de déceler une atmosphère générale, qui aura parfois pu
remettre en cause l’implication des bénéficiaires.
En effet, tous les participants au projet avaient des engagements, à commencer par moi, qui
évidemment, devait fournir une formation de qualité, à savoir, la plus organisée possible, afin
de perdre le moins de temps possible, et avant tout privilégier l’apprentissage pratique qui
jusqu’alors n’avait pas vu le jour au sein du CEG.
Le CEG, quant à lui, devait fournir le matériel nécessaire, au bon déroulement du projet, à
savoir, tables, chaises, et un local fermé, pouvant donc accueillir une classe de cours.
Malheureusement, il aura été difficile d’obtenir le matériel nécessaire au bon fonctionnement
des cours.
En effet, nous savons tous les problèmes auxquels sont confrontés les populations des pays
du Sud, et nous savons aussi ô combien nous avons des façons de penser complètement
différentes, qui parfois nous amènent à croire que l’impossible n’existe pas, mais parfois, des
choses qui peuvent nous sembler simples, sont très difficiles à obtenir en Afrique.
Il est aussi très difficile de déterminer si il s’agit de mauvaise volonté, ou tout simplement de
manque de moyens.
Un exemple pour illustrer mes propos.
Une cérémonie devait être organisée afin d’officialiser la formation, ce qui permettrait de
dévoiler à la population béninoise qu’un projet avait vu le jour, et qu’il allait certainement
déboucher sur des relations encore plus fraternelles entre la France et le Bénin.
Cette cérémonie devait avoir lieu à mon arrivée, ou quelques semaines après, afin de
marquer le début de la formation, et ainsi réunir aussi les élèves, que les parents d’élèves et
toutes les personnes susceptibles de s’intéresser à ce genre de projet.
Malheureusement, cette cérémonie n’aura jamais vu le jour, par manque d’organisation. En
effet, je devais transmettre l’information à mes correspondants sur place, mais surtout au
Directeur de l’établissement afin qu’ils prennent les directives et qu’il fasse venir les
personnes nécessaires au bon déroulement de cette cérémonie.
La cérémonie, selon les dires du Directeur devait se dérouler une fois que le matériel de la
salle informatique serait approprié. En effet, il manquait à mon arrivée des tables afin de
faciliter un travail convenable sur chaque poste, qui rapidement, ont été confectionnées pour
permettre un travail dans de meilleures conditions.

L’ ACCUEIL

Heureusement, ce projet a pu se dérouler dans de bonnes conditions grâce à l’accueil qui
m’a été réservé à mon arrivée à Cotonou par les membres et amis de l’association Towara
France, à savoir Marcel Zounon et Justin Sossou. Un accueil qui aura permis une adaptation
plus rapide, afin de mieux cerner quelques incertitudes, et ainsi être mieux préparé pour la
suite des événements.
L’établissement, quant à lui, devait m’accueillir le jour de mon arrivée à Lokossa, étant donné
que ce même jour, nous devions réaliser la livraison des ordinateurs qui voyageaient depuis
Cotonou, où ils étaient stockés chez un membre de l’association TOWARA France.
L’accueil a donc été réalisé par les membres de l’établissement, à savoir les surveillants, et
gardiens de l’établissement, suivi de la comptable, qui allait être ma famille d’accueil pendant
mon séjour à LOKOSSA.
Une fois, le professeur d’informatique (Claude Tossou) sur place, nous avons pu procéder à
la mise en place des ordinateurs dans la salle informatique, qui, première constatation,
faisait office de cybercafé, pour les élèves du CEG, ainsi que pour les habitants de
LOKOSSA.
Sur place, un technicien, qui avait réalisé le câblage des ordinateurs, nous a aidé à brancher
tous les postes, et a vérifié par la suite l’état de tous les postes.

LE CYBER CAFE

Le but de l’établissement, après avoir pris connaissance du sujet, était de mettre tous les
postes qu’ils avaient à leur disposition en réseau, afin qu’ils puissent être connecté à
Internet, et ainsi permettre aux élèves, moyennant une somme, de se connecter au réseau.
Ils disposaient déjà de 8 ordinateurs reliés entre eux, qui avaient accès à Internet.
Malheureusement, les postes que l’IUFM avait donné était équipé d’un système
d’exploitation qui ne permettait pas facilement l’installation du réseau, ce qui aura donc valu
un formatage des postes, afin de leur installer une version plus récente, à savoir Windows
2000, au lieu de Windows 98, qui permettrait donc une gestion du réseau beaucoup plus
simple. Malheureusement, le câblage des nouveaux postes, avant mon départ, n’avait
toujours pas été réalisé, par manque de moyens financiers.
Après vérification de l’état des postes, nous avons constaté que deux postes n’étaient pas
fonctionnels, en effet, un poste refusait de démarrer, et un autre avait un problème d’écran.
Ce qui a donc réduit le nombre de postes opérationnels pour la formation, à savoir, que nous
passions de 15 postes à 13 postes fonctionnels.

LES ELEVES

Concernant l’implication des premiers apprenants, je peux témoigner de l’enthousiasme des
élèves, qui m’aura motivé tout au long de mon séjour à Lokossa.
En effet, chaque jour, malgré la charge de travail, avec des effectifs surchargés, et des
conditions de travail très difficiles (sans parler du climat), les élèves et moi, nous sommes
soutenus au fil des jours, pour rendre notre collaboration encore meilleure.
En effet, il est plutôt difficile d’arriver seul dans un milieu qu’on ne maîtrise pas.
Heureusement, le professeur d’informatique du CEG m’aura présenté dans chaque salle de
classe afin que je puisse parler de ce que j’étais venu faire dans leur établissement. Ceci
aura beaucoup facilité les choses, car, après cette présentation rapide, beaucoup d’élèves
sont venus me rencontrer pour en savoir plus sur la formation en informatique, mais aussi
sur beaucoup d’autres sujets.
J’étais chargé d’enseigner l’informatique à des élèves de 6ème, 5ème, 4ème, 2nde et 1ère.
(quelques élèves de 3ème et de Tle ont assisté à certains cours, mais sans forcément être
assidus, étant donné qu’il s’agit pour eux d’une année sanctionnée par un examen, ils
n’avaient donc pas de temps libre.)
L’adaptation s’est faite sans trop de difficultés, car j’étais épaulé par Claude Tossou
(professeur d’informatique du CEG) qui me donnait les conseils qu’il fallait.
Ce qui aura motivé les élèves fût avant tout le fait que je privilégie la méthode pratique, sur la
méthode théorique.
En effet, de par mon expérience personnelle, j’ai toujours su qu’il était important de préférer
la pratique, sans pour autant négliger la théorie.
Malheureusement, le nombre de postes à ma disposition ne me permettait pas de faire
bénéficier à tous les élèves de la même formation.
En effet, certains jours comme le mardi, j’avais une moyenne de 30 à 60 élèves, pour à
peine 3 postes disponibles (en effet, l’organisation de salle informatique en début de
formation n’était pas excellente, étant donné que nous attendions des tables adaptées pour
que chaque élève puisse correctement suivre le cours.)
Mon programme était simple, je voulais qu’il se familiarise avec l’environnement Windows, et
que l’on puisse voir les logiciels du pack Office dans leur ensemble.
Le résultat final donna que la plupart maîtrisait correctement l’environnement Windows, et
arrivait à se débrouiller avec le logiciel Word.
Malheureusement, étant incapable de vérifier le niveau de chacun individuellement, compte
tenu du nombre d’élèves par classe, il est très difficile de pouvoir mettre tout le monde au
même niveau.

LES COURS

Je devais fournir le travail nécessaire afin d’initier les élèves à l’outil informatique, en
expliquant, par la pratique, comment réaliser des opérations simples.
J’avais donc préparé, avant de partir, grâce aux différentes formations que j’ai pu suivre
pendant mon parcours scolaire, aussi bien au lycée, qu’à l’université, des photocopies,
permettant une compréhension rapide des éléments de base que l’on doit saisir en
informatique, que j’ai laissé sur place, après mon départ.
Les cours se déroulaient de la façon suivante. Les élèves se plaçaient sur chaque poste
disponible (de 5 à 9 postes selon les jours d’affluence au cyber)
En effet, étant donné que la salle informatique faisait aussi office de cyber, je ne pouvais me
permettre d’utiliser tous les postes disponibles dans cette salle, ce qui impliquait une double
activité dans une seule et même salle.
Les élèves étaient donc de 1 à 4, voire beaucoup plus selon les postes disponibles, par
poste.
Une petite introduction théorique vu le jour grâce aux nombreuses photocopies que j’avais
avec moi, et avec le temps, la pratique a vite dominé sur la partie théorique, qui pour moi,
dans l’urgence dans laquelle nous étions (ne savant pas si un projet de la sorte allait renaître
par la suite) n’occupait pas une grande importance.
La motivation des élèves s’est faite ressentir dès le début, car je voyais qu’ils étaient enfin
contents de pouvoir ne serait-ce que toucher l’ordinateur. En effet, les cours d’informatique
au CEG avaient commencé avec un poste disponible pour environ 300 élèves. Quand on
voit la quantité disponible aujourd’hui (13) on se dit que cela a beaucoup évolué.
Le travail s’est effectué lentement mais sûrement. En effet, j’étais souvent obligé de répéter
les mêmes choses, afin que tous les élèves soient bien informés.
Le souci avec l’informatique, c’est qu’il est important de pouvoir réviser cette matière quand
on le souhaite. Cependant, il est assez difficile pour un élève de pouvoir réviser une fois
rentré à la maison, car toutes les manipulations faites la journée ne pourront pas être
reproduites le soir. Cela entraîne donc une assimilation beaucoup plus lente de la part des
élèves.
Voyant que certains élèves étaient plus motivés que d’autres, et qu’ils avaient vraiment envie
d’en savoir plus concernant cet outil, je me suis permis de leur donner l’accès, une fois les
cours terminés.
En réalité, mon emploi du temps se déroulait du lundi au vendredi, de 8h à 12h et 15h à 17h
pour les élèves du PIFPEL.
Cependant, je terminais rarement mes cours avant 19h, étant donné que ceux qui le
pouvaient rester le soir après 17h pour continuer à apprivoiser l’outil informatique.
Certains même, me demandaient des cours particuliers, que j’acceptais au début mais qui se
sont vite transformés en groupes, étant donné la masse importante intéressés par ces
‘’cours de rattrapage’’.

INTERROGATIONS ECRITES

Les cours étaient aussi sanctionnés par des interrogations écrites.
J’avais pensé pouvoir faire des épreuves pratiques afin de leur attribuer une note qui
compterait dans leur moyenne, mais étant donné le nombre de postes à disposition, cette
idée s’est vite vue mourir.
Ces interrogations avaient donc pour but de récapituler toutes les choses que nous avions
pu voir ensemble, mais aussi les choses qui avaient été vues avant mon arrivée.
La motivation des élèves était donc très importante, d’ailleurs, ils ont été très surpris lorsque
je leur ai annoncé mon départ, car beaucoup n’avait pas connaissance de cela. En effet,
certains savaient que je ne restais que pour un temps donné, mais beaucoup se le
cachaient, tout simplement parce qu’ils n’avaient pas envie de voir partir quelqu’un qui leur
apprenait une chose qu’ils appréciaient.

LES ENSEIGNANTS

La motivation des enseignants s’est elle aussi faite ressentir. Un programme avait même été
instauré par la Directeur qui souhaitait que le personnel administratif et les professeurs
puissent suivre une formation adaptée à leurs connaissances.
En effet, le Directeur avait insisté sur le fait qu’ils étaient tous plus ou moins des
analphabètes de l’outil informatique et qu’ils voulaient profiter de cette occasion pour
bénéficier d’une formation valorisante.
Malheureusement, par manque de temps et d’organisation, ce programme n’a pas vu le jour,
mis à part pour deux professeurs très motivés, qui ont eu le droit à deux séances, mais qui
n’auront pas pu les satisfaire pleinement.
J’ai remarqué un réel engouement de la part des professeurs, qui tout d’abord, appréciait
énormément le geste qui était fait envers eux, mais qui aussi, s’intéressaient de plus près à
la chose.
En effet, en Afrique, et plus particulièrement au Bénin, une grande majorité de professeurs
est très jeune. Il s’agit souvent d’étudiants qui n’ont pas obtenu le CAPES, qui viennent
enseigner dans le secondaire, afin de gagner un salaire, pour les aider à vivre.
Une certaine partie de ces professeurs ont des connaissances en la matière, mais celles-ci
ne sont souvent que limitées. En effet, d’après mon expérience, seulement quelques
professeurs avaient de grandes connaissances en informatique.
L’intérêt venait aussi des professeurs un peu plus dans la force de l’âge, qui étaient
préoccupés par ce problème. En effet, ils ne sont pas issus de cette génération et savent
qu’ils leur restent encore quelques années à enseigner, et aimeraient bien pouvoir bénéficier
des mêmes avantages que leurs homologues issus de la génération d’après.
Cet intérêt ne s’est pas limité à l’établissement. En effet, au fil des jours, j’ai appris à
connaître les gens de Lokossa, et eux aussi, ont fini par me connaître.
Je me suis lié d’amitié avec certaines personnes de l’établissement, notamment des élèves,
ce qui m’aura valu de connaître leur famille, et amis proches de la famille.
Par cet intermédiaire, j’ai donc pu discuter avec plusieurs personnes sur ce que je faisais
dans leur ville, et beaucoup m’ont remercié pour ce geste.
Il m’est d’ailleurs arrivé quelques fois que des personnes viennent me solliciter à titre privé,
afin qu’ils bénéficient eux aussi des cours d’informatique.
Le fait que la cérémonie ne se soit pas déroulée n’a pas empêché les gens de s’intéresser
au phénomène, mais je pense qu’il aurait été préférable de le souligner, afin de marquer
l’événement et de montrer que des choses positives se déroulent, même dans des petites
villes.